Réunion OSCE de Vienne: la France dans le box des accusés

Réaction hystérique du secrétaire général de la Mission Interministérielle de Lutte contre les Sectes

L’OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe) a tenu à Vienne, au Hofburg, le 22 mars 1999 sa conférence sur le thème " Liberté de religion ", sous la présidence de l’ambassadeur Leif Mevik (Norvège). Y ont participé des délégations de tous les pays de l’OSCE (y compris le Saint Siège) et de plus de 100 organisation non gouvernementales (NGOs) et organisations religieuses (dont les témoins de Jéhovah et l’Eglise de Scientologie - la France avait protesté contre la participation de cette dernière). Le deuxième thème de l’agenda, consacré au pluralisme religieux et aux violations de la liberté religieuse, a occupé la plupart de la journée. Le thème a été introduit par trois " relations des experts " invités par l’OSCE : le docteur Massimo Introvigne, directeur du CESNUR (dont le texte en anglais peut être lu sur cette page) ; le révérend Michael Bourdeaux, directeur du Keston Institute ; et Maître Alan Garay, avocat au barreau de Paris. Plus de 70 délégations de gouvernements, NGOs et organisations religieuses ont pris la parole dans le débat. Si la Russie, la Belgique, la Grèce, la Biélorussie et l’Uzbekistan ont aussi été critiqués, c’est surtout la France, avec sa politique sur les " sectes ", qui s’est trouvée dans le box des accusés.

En prenant la parole au nom de la France, M. Denis Barthélemy, secrétaire général de la Mission Interministérielle de Lutte contre les Sectes (MILS), dans un discours très émotionnel et aux tons souvent franchement hystériques , a déclaré que tous les attaques contre la France " émanaient de la Scientologie ou des témoins de Jéhovah " (alors que la Scientologie elle-même s’était montrée, d’après M. Barthélemy, " plutôt modérée " dans sa déclaration). Ce commentaire, parfaitement ridicule compte tenu du fait que les critiques à la politique française et à la MILS venaient de plusieurs gouvernements et NGOs indépendantes, n’a pas trop amusé les délégations des Etats-Unis et de plusieurs autres gouvernements. M. Barthélemy a aussi déclaré que la France respecte la liberté religieuse dans les limites de l’ordre public et aussi " de l’ordre civil, l’ordre social, l’ordre économique ". Il a mentionné que la liberté religieuse est protégée au même titre que la " liberté des conscience ", et qu’il peut y avoir conflit entre les deux (un argument, comme plusieurs spécialistes l’ont noté, qui avait été utilisé en France au 19ème pour dissoudre des congrégations religieuses catholiques, et qui refait surface aujourd’hui). La France, a conclus M. Barthélemy, protégera contre les sectes non seulement les enfants, mais aussi " l’adulte à protéger ", notion dont l’ambiguïté est évidente.

En conversant avec des journalistes italiens et d’autres pays, le Dr Massimo Introvigne a indiqué que, bien mieux que n’aurait pu le faire n’importe quelle analyse d’un chercheur ou universitaire, le discours, extraordinaire dans son genre, de M. Barthélemy a montré à tout le monde l’intolérance des milieux de la MILS, qui non seulement substituent à la discussion et au dialogue une attitude " complotiste " paranoïaque (tout ceux qui critiquent la MILS sont des agents de la Scientologie ou des sectes), mais proposent comme position officielle de la France en matière de liberté religieuse des notions hostiles à la religion en général qui remontent à l’anticléricalisme du 19ème siècle.


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