" La Famille " (ex Enfants de Dieu) gagne son procès en France.

Une "catastrophe" pour l'ADFI et pour la Mission interministérielle de lutte contre les sectes

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La presse française (voir D. Dufresne, Libération ,15.1.99 ) commente la décision rendue par le Tribunal d’Aix en Provence le 11 janvier 1999 concernant le cas des 22 anciens membres de " La Famille " , ( ex Enfants de Dieu), accusés d’abus sexuels contre leurs propres enfants.

Il n’y avait pas pour la défense de raisons d’être optimiste, car le Ministre Français de la Justice, Madame Guigou, venait précisément d’envoyer à tous les tribunaux une circulaire les pressant de coopérer au combat anti-sectes avec la Mission interministérielle récemment créée et avec le mouvement anti-sectes ADFI. Ce dernier fut le principal instigateur de l’opposition à "  La Famille "  et partie civile dans ce procès.

Aix en Provence est aussi un lieu où intervient souvent le Dr Abgrall, un des plus virulents "  secticides " français et membre de la Mission interministérielle. Le Rapport parlementaire français de 1996 indiquait que les enfants de " La Famille " étaient régulièrement prostitués et cela a été à maintes reprises réaffirmé par des membres éminents de la Mission.

Cette affaire d’Aix en Provence avait débuté en 1993 . Selon J. Gordon Melton "  les descentes de la police française dans leurs maisons de Lyon et Marseille furent probablement l’expérience la plus terrifiante pour " La Famille " [ dans son histoire]. Plus de 200 policiers brandissant matraques et armes automatiques surgirent à l’aube du 9 juin 93. 50 adultes et 90 enfants furent surpris dans leur intimité. Les parents furent menottés, jetés au bas des escaliers, traînés sur le gravier sous les yeux des enfants. Une jeune fille de 15 ans fut menottée pendant quatre heures, à peine vêtue. Pendant les deux jours suivants, les membres furent soumis à un interrogatoire intensif durant lequel le chef de la police les informa brutalement qu’il espérait détruire les '  Enfants de Dieu ' et que leurs enfants seraient enlevés et emprisonnés. Cependant les enfants furent placés dans des centres de détention, voire dans des cachots, mal nourris, et mis sans pitié sur le grill des interrogatoires, bien que cela soit en vain, car la plupart n’étaient pas français .Dans cette affaire, les autorités furent sensibles aux accusations portées par l’ADFI. Pendant plusieurs années, celle-ci a accusé " La Famille "  d’activités illégales et d’abus sur les enfants. Les autorités travaillèrent avec l’ADFI ( organisme soutenu par le gouvernement ) et la Cour choisit un psychiatre sympathisant de l’ADFI pour interroger les enfants. Bien qu’isolés de leurs parents et loin d’eux , les enfants nièrent quelque abus que ce soit les concernant." ( J. Gordon Melton, Dai Bambini di Dio a The Family, Elle Di Ci, Leumann [Torino] 1997, p.54).

Six ans après cette descente de police , le Tribunal d’Aix en Provence a pris la défense de La Famille. Tous les accusés ont été reconnus non coupables et acquittés.

Cette décision a provoqué un grand embarras dans le milieu anti-sectes français et l’ADFI. Jean-Michel Pesenti, l’avocat de l’ADFI a vivement critiqué la Cour et l’ADFI a traité cette décision de "  catastrophe " . Madame Jacqueline Burguière, président de l’ADFI-Provence, nota la contradiction entre cette décision de la Cour et la lettre circulaire du Garde des Sceaux.

"  Cette décision est une bonne nouvelle ", commente le Dr Massimo Introvigne, directeur du CESNUR.
" Elle démontre que les juges français sont jaloux de leur indépendance et ne sont pas prêts à suivre aveuglément les ordres du Gouvernement.Fondamentalement, cette décision embarrasse l’ADFI et la Mission Interministérielle ( dont les principaux membres ont toujours soutenu que ' La Famille ' était coupable ). Nous entendons des critiques à propos de cette décision, mais rien sur les souffrances causées inutilement à ces enfants et à ces adultes pendant cette descente de police. La Cour défend donc les universitaires qui, tout comme le Dr Melton et moi-même, ont toujours soutenu que si des abus contre les enfants furent bien réels à une certaine époque de l’histoire des Enfants de Dieu, cela fut ensuite combattu et éradiqué par les dirigeants de ' La Famille ' bien avant cette descente de police. Ceci, bien sûr, ne veut pas dire que les idées courantes de La Famille sur la sexualité soient acceptables par la majorité des chrétiens. Elles sont encore très différentes. En aucun cas, les actes commis par le passé ne pourraient être oubliés, ou tolérés s’ils étaient à nouveau commis par quelque mouvement que ce soit. Mais les universitaires qui considèrent que ces abus sur les enfants et activités sexuelles illégales furent un problème dans le passé, mais pas actuellement dans ' La Famille ', loin d’être naïfs, arrivent aux mêmes conclusions que les tribunaux français, comme ce fut aussi le cas en Australie, Italie, Royaume-Uni et autres pays. "


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